Photoreporter
Léonard Gianadda
Alors que les quatre années passées à l’internat de Saint-Maurice, à quelques kilomètres de la maison familiale, sont une étape difficile pour le jeune Léonard, le virus du voyage naît peu à peu au gré des sorties familiales, pour se transformer en véritable passion. Presque toutes les grandes vacances scolaires y passent. Curieux et déterminé, il n’hésite pas à saisir les opportunités qui s’offrent à lui pour partir, voir d’autres visages, connaître d’autres cultures, puis revenir. Toujours accompagné de son matériel photographique, il effectue de nombreux voyages en Europe, et particulièrement sur le pourtour méditerranéen.
Débrouillard et curieux, Léonard n’hésite pas à aller vers les autres, à s’intéresser à leur vie, à leur misère aussi. Ce contact franc et spontané lui permet de bénéficier de la sympathie des personnes rencontrées, qui l’accueillent souvent chez elles, lui font goûter leurs spécialités culinaires, lui offrent un gîte, lui racontent un peu de leur quotidien, acceptent de se laisser photographier. La barrière des langues n’en est apparemment pas une. Gestes, dessins, rires, aides d’interprètes improvisés : tout est bon pour réussir à dialoguer.
La nationalité suisse lui ouvre également des portes et permet de délier les langues, comme il le raconte dans le Nouvelliste du 15 décembre 1954 : « Si je pouvais donner mon humble avis aux voyageurs privilégiés de notre pays qui s’en vont à la découverte de régions nouvelles, je dirais : “Mettez à votre boutonnière un écusson suisse, juste assez grand pour qu’on le voie. Vous serez étonnés des miracles qu’il opère.” “Ah ! vous êtes Suisse ? Mais alors c’est différent.” Combien de fois n’ai-je pas entendu cette expression, souvent bien réconfortante, dans les rares moments où l’on pense avec mélancolie à son tout petit pays ! »
Léonard photographie la vie dans la rue, sur les marchés, les chantiers, les routes, les souks, les gares, au bord du fleuve ou près d’un puits. Il réussit à nous faire voir ce qu’il y a de saisissant, d’étonnant, de beau tout simplement, dans un geste, un regard.
Sophia Cantinotti et Jean-Henry Papilloud
Commissaires de l’exposition
Catalogues : Plusieurs ouvrages ont été publiés sur les photoreportages de Léonard Gianadda, notamment : Léonard Gianadda, d’une image à l’autre, 2008, 336 p. ; Moscou 1957, 2015 (3e édition), 292 p. ; Portraits-Rencontres, 2012, 264 p. ; Méditerranée, 2013, 288 p.
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