Michel Darbellay
Photographe
À la suite de son père Oscar, photographe, cinéaste et éditeur de cartes postales, Michel Darbellay a poursuivi un but premier : faire découvrir le Valais dans sa diversité et, plus encore, le faire apprécier autant qu’il l’aimait.
Le résultat de ces nombreuses années de travail est un fonds d’archives exceptionnel (600 000 photographies et une septantaine de films documentaires) confié à la Médiathèque Valais - Martigny en 2010 et à la Fondation Pierre Gianadda pour ce qui la concerne. À l’approche de ses 80 ans, au moment de quitter son atelier de la rue des Alpes, Michel a choisi de déposer ses appareils qui l’avaient fidèlement accompagné. Une étape à n’en pas douter difficile, mais qui permettait de sauvegarder un ensemble essentiel pour le patrimoine audiovisuel du canton. Personne ne pouvait alors imaginer que quelques années plus tard, en avril 2020, en pleine pandémie de coronavirus, Michel s’en irait rejoindre les sommets éternels, nous laissant en héritage l’œuvre de toute une vie.
Les quatre saisons du Valais
Homme de terrain, attentif aux changements de lumière dans la nature, Michel était sensible au passage du temps, aux rituels saisonniers, aux variations de couleurs et d’atmosphère. Un fil rouge d’ailleurs plusieurs fois suivi par le photographe lui-même dans ses publications.
Exposer les œuvres de Michel Darbellay, c’est parler du Valais, de ses paysages, des hommes et des femmes qui l’ont construit et qui le font vivre. C’est surtout entraîner le public dans des univers et des rencontres d’une longue carrière passée sur les sentiers et dans les airs. Comme il l’écrit, le Valais a toujours été son lieu de réflexion et d’émerveillement favori : « Mes crayons, Hasselblad, Leica, pellicule couleur et noir-blanc, mais avant tout une émotion et une admiration toujours renouvelée pour ce grand décor dans lequel j’évolue depuis l’enfance. »
Une cinquantaine de photographies permettent à chaque visiteur de rencontrer plus intimement cet artiste pluridisciplinaire.
À l’heure du fast-food, de l’hyperconnexion et du tout numérique, ces photographies nous posent une question essentielle : savons-nous encore nous laisser émerveiller en toute simplicité par la beauté qui nous entoure ?
Sophia Cantinotti et Jean-Henry Papilloud, Commissaires de l'exposition